L’année 2020 a été particulièrement difficile pour Quartiers du Monde en raison de la pandémie de Covid-19. La peur du virus, la prise de conscience de nos vulnérabilités, la surcharge de travail, et l’isolement dû au confinement ont nécessité une réinvention de notre manière de travailler et de nos relations avec les collègues, les femmes du quartier, et les familles. Les défis ont été nombreux, notamment sur le terrain, où les équipes ne pouvaient plus intervenir directement.
Les vulnérabilités des femmes des quartiers populaires, déjà connues, ont été exacerbées durant cette période. Exposées en première ligne dans des secteurs essentiels (aide à la personne, entretien, hôpitaux, marchés locaux), souvent sans protection adéquate, elles ont également été plus vulnérables aux violences domestiques, aux tensions familiales, et à la charge du travail domestique et éducatif des enfants.
Nous avons cherché à rester proches d’elles en offrant une écoute de qualité, en relayant des ressources contre la violence domestique, en fournissant des informations vérifiées sur le virus et les gestes barrières, et en créant des réseaux d’entraide via téléphone et internet. Après le déconfinement, certaines activités urgentes ont repris en présentiel, permettant aux femmes de se projeter vers un avenir incertain tout en se soutenant mutuellement.
À Paris, les Lundis Femmes Solidaires ont été le pilier de notre action. Au Maroc et dans d’autres projets internationaux, la situation était parfois encore plus difficile. La pandémie mondiale nous a poussé à remettre en question notre mode de vie « d’avant » et à réfléchir sur les droits humains, en particulier ceux des femmes, et sur la société que nous devons co-construire.
C’est dans ce contexte que la troisième phase du projet Femmes du Monde a débuté en avril 2020. Quartiers du Monde et le réseau international Femmes du Monde ont partagé leurs réflexions et défis en organisant des forums virtuels et en participant à divers webinaires formatifs, informatifs et réflexifs. Ces efforts ont été menés en collaboration avec la confluence féministe du Forum Social Mondial d’Économies Transformatives (FSMET), le réseau d’OSC françaises F3E, et le réseau d’OSC francophones Genre en Action, en lien avec notre action de terrain pour les droits des femmes, contre les masculinités toxiques et hégémoniques, et pour atténuer les impacts négatifs de la crise sanitaire sur les femmes dans le monde.