Retrouvez sur cette page quelques définitions de termes marquants pour notre ONG et nos projets.

Ces mots choisis par l’équipe parlent de nos thématiques, de nos valeurs, de nos principes, de notre vision. Chaque définition a été construite de manière collective et est accompagnée d’une ressource littéraire et d’une ressource audio, pour en savoir plus sur le sujet. Par ailleurs, ces définitions peuvent être amenées à évoluer car Quartiers du Monde continue d’apprendre des projets, des partenaires, des rencontres, des collectifs accompagnés…

Dans ce glossaire, pour l’instant, il y a :

  • Masculinités
  • Intersectionnalité
  • Education Populaire
  • Eco-féminisme
  • Pensée décoloniale
  • Violences de genre
  • Empowerment
  • Pédagogies Féministes

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Masculinités

☝️ Pourquoi on aborde ce terme ? La socialisation différenciée entre les femmes et les hommes dans les sociétés patriarcales assignent à chaque sexe des caractéristiques, des attributs, des statuts et des rôles incorporés par les individus. Cette différenciation implique une hiérarchisation en faveur du masculin et du groupe social des « hommes » qui assoit le rapport de domination et d’exploitation que l’empowerment des femmes vise à déconstruire et à dépasser. Même si les hommes sont insérés dans d’autres rapports de pouvoirs (de classe, de « race », coloniaux…) qui génèrent des oppressions sur une grande partie d’entre eux, ils sont en position dominante sur les femmes de leur entourage dans le système patriarcal qui prévaut encore aujourd’hui.

Intersectionnalité

☝️ Pourquoi on aborde ce terme ? Eh bien l’’intersectionnalité est un cadre d’analyse très utile qui montre que les discriminations et l’exclusion sont complexes et ne peuvent être résolues en se concentrant sur un seul aspect. En tant que théorie critique, l’intersectionnalité met en lumière les intérêts spécifiques de minorités situées à l’intersection des principaux axes d’inégalités sociales, intérêts qui ne sont souvent pas représentés par les mouvements sociaux. Cette approche est essentielle pour comprendre les inégalités auxquelles divers groupes sont confrontés et, par conséquent, pour trouver des solutions adaptées en tenant compte de la complexité des identités et des schémas d’oppression.

📣 Par exemple, l’intersectionnalité permet de comprendre comment une femme migrante peut être à la fois victime de sexisme et de xénophobie, ou comment un homme d’origine algérienne homosexuel peut être confronté à l’homophobie et au racisme simultanément.

Education populaire

☝️ Pour Quartiers du Monde, l’éducation populaire est un principe fort qui régit tous nos projets et actions. C’est un processus d’empowerment, démocratique et horizontal, qui place les premier.es concerné.es par un projet au centre de la (des) décision (s) et qui se construit avec elles/eux et par étapes, pour créer les meilleures conditions possibles de la codécision et de la coopération.

📣 L’éducation populaire est une éducation critique où la personne opprimée peut avoir les conditions pour réfléchir et se découvrir en tant que sujet social et politique, capable de construire sa propre histoire. Sa méthode consiste en l’utilisation de ressources orales et d’outils ludiques divers qui facilitent la lecture des situations et des contextes. L’expression de tous et de toutes quelque soit leur niveau de scolarité est également très importante. La théorie de l’éducation populaire porte des propositions de transformation sociale, un engagement avec les secteurs plus populaires et avec les personnes plus marginalisées.

Eco-féminisme

☝️ Pour Quartiers du Monde, l’écoféminisme est une grille de lecture qui rend compte avant tout de la rencontre de luttes, de mouvements, de visions du monde féministes et écologistes, qui répondent simultanément à l’oppression de genre et celle sur la nature. En effet, les changements climatiques exacerbent les inégalités et touchent particulièrement les populations les plus vulnérables qui n’ont souvent pas les possibilités de s’y adapter. Les femmes, qui représentent 60% de la population mondiale vivant sous le seuil de pauvreté en 2021, sont donc touchées de manière disproportionnée.

📣 Avant que le terme ne soit créé par Françoise d’Eaubonne, des luttes de femmes en Inde, au Royaume-Uni, en Amérique latine relevaient déjà d’une double lutte pour leur droits et contre l’appropriation et la destruction de leur milieu de vie par les hommes et le capitalisme. Par exemple, le mouvement Chipko, créé dans les années 1970 par des villageoises indiennes qui protestaient contre la déforestation en se collant aux arbres, peut être considéré comme « écoféministe rétrospectivement ». D’ailleurs, Vandana Shiva était une des porte-paroles du mouvement Chipko, et elle est aujourd’hui une des figures emblématiques du courant écoféministe. A partir des années 1990, le terme est repris plus largement et des militantes aux quatre coins du monde, comme Vandana Shiva, alimentent et enrichissent la dimension théorique et politique de l’écoféminisme.

Pensée décoloniale 

☝️ Pour rappel, la colonisation désigne le fait d’occuper, souvent de manière violente, un territoire pour exploiter ses terres et les populations qui y vivent. La colonialité, c’est le système qui maintient une hiérarchie introduite par la colonisation (entre colons et personnes colonisées) : c’est la continuité de l’ordre établi, c’est ce qui reste après la colonisation, après le « retrait » du pouvoir colonisateur du territoire colonisé. Ce système perpétue, encore aujourd’hui, des rapports de domination, une hiérarchisation des êtres, des corps, des pays à travers les pouvoirs économiques, politiques et les savoirs. De plus, il existe aussi une hiérarchisation au sein des groupes colonisés, notamment entre les femmes et les hommes. Pour Rita Segato, anthropologue argentine, la colonisation chosifie les personnes : les femmes sont au service du plaisir et les hommes sont des corps machines, objets de production pour l’extractivisme et l’exploitation des terres.

📣 Nous portons tous et toutes la colonialité en nous, comme le patriarcat, puisque nous nous sommes construit.es dans et à travers ses systèmes et il est donc important de déconstruire ces modes de pensée pour un monde plus inclusif, égalitaire et juste.

Violences de genre

☝️ Pour rappel, la colonisation désigne le fait d’occuper, souvent de manière violente, un territoire pour exploiter ses terres et les populations qui y vivent. La colonialité, c’est le système qui maintient une hiérarchie introduite par la colonisation (entre colons et personnes colonisées) : c’est la continuité de l’ordre établi, c’est ce qui reste après la colonisation, après le « retrait » du pouvoir colonisateur du territoire colonisé. Ce système perpétue, encore aujourd’hui, des rapports de domination, une hiérarchisation des êtres, des corps, des pays à travers les pouvoirs économiques, politiques et les savoirs. De plus, il existe aussi une hiérarchisation au sein des groupes colonisés, notamment entre les femmes et les hommes. Pour Rita Segato, anthropologue argentine, la colonisation chosifie les personnes : les femmes sont au service du plaisir et les hommes sont des corps machines, objets de production pour l’extractivisme et l’exploitation des terres.

📣 Nous portons tous et toutes la colonialité en nous, comme le patriarcat, puisque nous nous sommes construit.es dans et à travers ses systèmes et il est donc important de déconstruire ces modes de pensée pour un monde plus inclusif, égalitaire et juste.

Empowerment

☝️ Notre vision de l’empowerment est inspirée de celle des mouvements militants féministes et noirs des années 70 en Asie du Sud et aux Etats-Unis. Ce sont les premiers à utiliser ce terme pour décrire le processus d’acquisition d’une “conscience sociale” ou “conscience critique” permettant aux femmes et aux personnes marginalisées d’acquérir des capacités d’action à la fois personnelles et collectives, et de s’inscrire dans une perspective de changement social. Cette notion a été reprise et enrichie par le réseau Femmes du Monde pour aller vers une démarche d’empowerment multidimensionnel : cognitive, relationnelle, politique et transversale.

📣 Dans les processus d’empowerment, la notion de pouvoir est associée au “pouvoir intérieur”, qui nous permet d’avoir confiance en nous-mêmes, et de prendre librement les décisions affectant notre vie comme la décision de se marier, d’avoir des enfants, d’expérimenter le plaisir ou encore de s’engager dans une activité sociale, politique, culturelle ou économique. On parle également de “pouvoir d‘avoir” (relatif aux ressources, accès aux services), de savoir (relatif aux connaissances, notamment de nos droits, compétences, conscience critique), et d’agir (relatif à la prise d’action et initiatives). Et on parle enfin de “pouvoir avec” relatif à la conscience critique et la capacité d’influence collective.

Pédagogies Féministes

☝️ Pour ancrer ses actions dans les pédagogies féministes, Quartiers du Monde s’appuie notamment sur les apports de la féministe bell hooks et du philosophe Paulo Freire. Ces derniers pratiquent les pédagogies féministes comme une éthique et une posture, plus qu’une technique, qui permet aux individus de développer une conscience critique en s’appuyant sur les vécus des concerné.es, leurs savoirs situés, leurs connaissances expérientielles et/ou académiques, en mobilisant les pensées, le corps et les émotions. L’apprentissage devient alors une révolution comme le formule bell hooks dans son ouvrage “Apprendre à transgresser”.

📣 Ces principes résonnent tout particulièrement avec les méthodes d’éducation populaire qui sont au centre des projets de Quartiers du Monde et de ses partenaires. Les processus d’empowerment de femmes et de jeunes de quartiers populaires que nous accompagnons renforcent les autonomies sociale, politique et économique des participant.e.s dans une démarche transformative pour la justice sociale.