La participation au débat citoyen

Article : « Le réseau Femmes du Monde construit des outils pour faciliter l’autonomisation des femmes dans l’Économie Sociale et Solidaire »

« Tant l’Economie sociale et solidaire que l’Economie féministe sont des approches qui remettent explicitement en question le modèle hégémonique néolibéral et qui s’articulent ensemble : la seconde renforce la première, ce qui crée un environnement particulièrement propice à l’établissement de méthodes féministes ».
Economistas sin Fronteras vient de publier la nouvelle édition, n°25, de sa publication numérique trimestrielle « Dossiers EsF », dédiée aux liens entre l’Economie féministe et l’Economie Sociale et Solidaire. Sous la direction de María Atienza (REAS Madrid), le dossier est consultable en ligne et téléchargeable gratuitement sur le site de Economistas sin Fronteras :

http://ecosfron.org/el-enfoque-de-genero-en-la-ess-nuevo-dossier-esf/

Vous pouvez aussi télécharger l’article traduit en français ci-dessous.

École pluridisciplinaire d’été sur les rapports sociaux de sexe, du 2 au 6 juillet 2012 à Rabat – Maroc

De facture multidisciplinaire et organisée sous forme de colloque, l’école d’été se veut la prolongation des réflexions sur « féminisme et multiculturalisme », amorcées à l’occasion du 5e Congrès des recherches féministes dans la francophonie qui s’est tenu à Rabat (Maroc) en octobre 2008 et renouvelées dans le sillage des événements de 2011. Regroupant des chercheur-e-s et des militantes féministes chevronné-e-s, elle s’est intéressée aux enjeux et défis de la pleine participation des femmes dans les reconfigurations consécutives aux réformes et révolutions qui secouent l’Afrique du Nord et le Moyen- Orient. Par-delà la forte implication des femmes dans les manifestations, réseaux sociaux et blogs, il importe d’examiner comment celles-ci peuvent mettre à profit les transformations actuelles pour atteindre l’égalité de genre dans la région. Cette quête de l’égalité de genre, définie ici comme l’égalité de droit, de condition sociale, de pouvoir décisionnel et de responsabilité entre hommes et femmes dans tous les domaines de l’espace public et privé, réaffirme l’urgence d’un débat éclairé sur l’exercice d’une pleine citoyenneté à l’image du slogan lancé par les Tunisiennes « Pas de démocratie sans égalité ».

Quartiers du monde a participé à l’école d’été, sur le panel Territoires, droit à la ville et sécurité en présentant : Des outils et des réflexions pour construire une citoyenneté affirmée pour les femmes et les hommes: Le cas des femmes du réseau Femmes du Monde dont voici le résumé :
Le quartier est le territoire physique et subjectif où jeunes et adultes, femmes et hommes, ont leurs racines, se rencontrent, vivent des émotions, évoluent et construisent un lien d’appartenance. Ce territoire est aussi l’espace de transmission de la culture et des règles sociales, où la participation des femmes, les autonomies des jeunes, la diversité ne sont pas toujours les bienvenues… Notre option a été de travailler dans ce contexte, en appréhendant le territoire en tant qu’espace systémique de reproduction, de construction des identités et de citoyenneté pour les femmes et pour les jeunes femmes et hommes.

Notre présentation a alterné des réflexions, concepts et définitions, dans une approche féministe, autour des difficultés rencontrées par les femmes et les jeunes femmes et hommes dans leur accès au droit à la ville. Avec la présentation des outils, notamment la Cartographie sociale, et leur application dans les différents territoires pour la construction de la citoyenneté affirmée.

Les jeunes pourront-ils/elles être moteurs de changement ?

Dire que « les jeunes sont le futur de leur quartier, de la nation… » C’est leur enlever la possibilité de s’impliquer dans la vie sociale et politique de leur quartier. Leur enlever toute capacité de lecture et compréhension de leur environnement et surtout la légitimité à la revendication, c’est les laisser en attente… pour qu’un jour, devenus adultes ils/elles puissent reproduire le fonctionnement social, économique et politique qu’on leur confie.

Nous sommes convaincus que travailler avec les jeunes, filles et garçons, est essentiel à la construction de sociétés plus justes et inclusives, que les jeunes ont une lecture lucide de leur environnement, une sensibilité de genre, et une capacité de questionnement que certains adultes ont perdu. A mesure que le processus s’est développé, les jeunes, dans un exercice de réflexion, de dialogue, d’analyse et d’organisation, ont compris, questionné et redéfini de manière collective les différentes notions et les éléments fondateurs qui les ont guidés. C’est au sein de ce processus que nous, nous sommes construits de manière interactive, en tant qu’acteurs/trices et propriétaires de celui-ci.
Il n’existe pas de pratiques pures, parfaites, ni d’acteurs sociaux idéaux : Quartiers du Monde est une mesure de la réalité dans laquelle nous vivons et à laquelle nous sommes confrontés, c’est un miroir de ce que nous sommes.